Qui êtes-vous ?

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Beyrouth, Lebanon
-"Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodiles." Les Yeux Jaunes Des Crocodiles, Khaterine Pancol.

mardi 14 décembre 2010


« Quel est le défi le plus pressant à la paix et la sécurité internationales qui se pose à votre génération ? Expliquez au Conseil de Sécurité des Nations Unies quel problème mérite à votre avis qu’on lui prête davantage d’attention, et justifiez votre réponse. »



J’ai la chance de pouvoir brandir mon stylo ce soir et du Liban, du haut de mes dix-sept ans, vous écrire ma voix et dessiner ma peine face à un monde ignoré, un monde qui ignore, un monde qui s’ignore, et un monde ignorant.
Le monde ignoré ne parle que le langage des armes et ne joue que la mélodie des chars. C’est celui de l’injustice où les larmes des mères palestiniennes côtoient les dos de femmes iraniennes lapidées par les pierres de la honte.
Le Nord qui ignore, sous ses grands airs, ferme les yeux sur les rafales de suicides, de chômage, d’addiction qui l’obscurcissent et s’amuse à redorer son image conquête après conquête.
Le monde qui s’ignore lui, est partout. Il troue la couche d’ozone, surchauffe la Terre, fait pleuvoir de l’acide, gaspille le non renouvelable et noircit les poumons. Il fait gronder la Terre, pleurer Haïti et noyer Sumatra et Venise.
Le monde ignorant demeure criblé sous une pile de préjugés qui l’aveugle, qui le condamne à vendre sa liberté de penser, de s’orner de bombes à l’abdomen et de bafouer tout sur son passage dans sa lutte effrénée pour un monde muet.
La Terre pleure ses enfants.
Cœurs chrétiens, cœurs musulmans, cœurs juifs, cœurs bouddhistes, cœurs hindous et cœurs de ceux qui croient en l'Homme , liez-vous les uns aux autres et par l'ouverture , bravez l’ignorance parce que nos rêves luisent toujours dans nos yeux fatigués.

Parce que nous revendiquons le droit de vivre.

Sara Nassar

samedi 4 décembre 2010

The show must go on


J'ai pas les mots pour exprimer la puissance de la douleur.
J'ai pas trouvé les mots pour expliquer l'inexplicable.
J'ai pas trouvé les mots pour consoler l'inconsolable.

J’aurais aimé avoir les mains gelées pour les mettre au fond de mes poches et avoir le nez « Rudolph », d’oublier d’être sage et prudente et me casser les dents.
J’aurais aimé pouvoir fermer les yeux et atterrir en 2nde E, en 1ere ES et de voir dans nos yeux notre sixième sens à nous qui est tout simplement l'envie de vivre.
J’aurais aimé pouvoir échanger mes paroles pleines de poussières contre celles des nouveaux troubadours.
J’aurais aimé commettre des attentats verbaux pour dévisser les atlas et faire des chemins de fer des chemins en coton.
J’aurais aimé que la lune et le soleil ne fassent qu’un, comme Ying et Yang.
J’aurais aimé ne pas décevoir les oiseaux avec les zones d’ombre du passé qui orientent mon stylo.

Mais j’ai les mots d’un artiste dérangé, voire dérangeant, qui cherche des réponses sans comprendre les questions.
Parce que pour telle ou telle croyance, des innocents meurent chaque jour, tout ça au nom de Dieu, on sait même pas s'il existe, pendant que Port au Prince se noie et que le Darfour manque de larmes.
Parce que l’amour a ses saisons que la raison ignore et ma boussole c’est le cœur.
Parce que le fait que j’ai remis l’existence de Dieu en question il y a deux phrases, te saoule.
Parce que c’est un monde frivole, c’est un monde alcool, c’est un monde qui vole.
Parce que Mahomet, Antoine et David sur une table ronde ca fait cocktail Molotov.
Parce que certains savent comme moi qu'il y a des regards qu'on n'oublie pas et qu’il faut se battre et abattre.
Parce que l'envie de sourire m’est un instinct vital.
Parce que je brave chaque jour cette frontière étroite entre souffrance et espérance.

A qui de droit,
Heureusement que la vie pue et que je la hue puisque ca me donne la chance de la remodeler avec mon imagination.
Fais-moi chier,
casse-moi les pieds,
tire-moi les cheveux,
fais ce que tu veux de moi,
mais tu n’auras jamais ma liberté de penser,
n’oublie jamais qu’avec moi,
c’est œil pour œil,
dent pour dent.

SN

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