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-"Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodiles." Les Yeux Jaunes Des Crocodiles, Khaterine Pancol.

vendredi 1 avril 2011

After all, you're my wonderwall...


On dit que le remède pour l’ennui est la curiosité. Mais il n’y a pas de remède pour la curiosité. Je suis donc curieuse, au point de gouter aux fleurs sans avoir peur, de plonger dans la gueule du loup la tête d'abord, de toucher le feu, et surtout au point d’oser m’écrire pour me découvrir.
Je n’écris pas souvent des choses très gaies, des choses très « roses » non pas parce que « les plus désespérés sont les chants les plus beaux » Musset, mais tout simplement parce que les mots tristes sont d’une autre beauté. Une histoire qu'elle soit triste ou plutôt joyeuse est preuve que l’auteur est vivant. Cependant, l’histoire morose murmure au lecteur vers la fin de sa lecture que le destin de l’auteur n’est pas si macabre et que la vie ne va pas tarder à sourire à ce dernier et c’est ca qui me remue le plus dans mes lectures.

J’écris ce soir pour parler du « monopole » de la souffrance. L’on a souvent tendance à croire (y compris moi), que l’on porte le fardeau le plus lourd du monde, on se fait des scenarios ou l’on s’imagine le ciel nous tomber sur la tête, en plein ego-trip ou l'on se sent le nombril du monde, et on s’oublie et on se noie dans un tourbillon de souffrance qui nous pénètre et nous qui étouffe à petit feu, d’ou ma prière :
Pardon pour les jours où j'me plains
Les jours où je ne vois que moi, mon nez et pas plus loin
Pardon pour toutes ces fois où j'ai grossi mes problèmes
Pour toutes ces fois où j'ai fais tourner le monde sur moi même
Ferme tes yeux juste une seconde
Vois la misère du monde
Et ta place dans tous ça
Prenons conscience de la chance qu'on a
Et tu verras peut être que la vie est belle.

Soprano

Je ne me fais pas l’avocate de la souffrance, je ne la souhaite pas à mes pires ennemis ! Je ne fais pas non plus ma Rihanna avec « S&M » en prônant le sadisme et le masochisme et ne soutient pas la mode de la douleur stylée que véhicule les medias aujourd’hui.
Je me fais avocate de la rage de vivre puisque nous ne pouvons nier que la douleur est plus qu’un fardeau mais une partie de nous que l’on doit choisir d’accepter pour aller plus haut.

Nous avons peur de nous mêmes, de qui nous étions, qui nous sommes et qui nous serons. Plus encore, nous avons peur de nos sentiments. Prenons pour exemple l’amour ! Ce n’est pas aussi Disney qu’on le croit ! Oui, arrêtons de se mentir l’amour est souffrance. On nous a toujours fait croire que la douleur est quelque chose de dangereux… Mais comment vivre l’amour si l’on a peur de nos propres sentiments ? De notre propre mécanisme de fonctionnement qui malheureusement est majoritairement régit par la douleur ? L’on tend souvent à cacher notre douleur, à la couvrir de linceuls, à mener des doubles vies alors que lorsque l’on ressent du bonheur ou de la colère on n’hésite pas à exhiber ces sentiments haut et fort ! La douleur a l’effet d’un tazeur qui nous électrocute et nous propulse vers ce que l’on redoute le plus qui est la remise en question de nos actions, de nos relations, de nos aspirations, et même de notre propre existence. La douleur doit être acceptée et non subie, la douleur doit carburer nos vies, dynamiser nos esprits. Cacher sa souffrance c’est se faire écraser par une société euphorique, plastique, glacée, et surtout éphémère.
« Pain”: Ca fait quatre lettres, beaucoup trop peu pour un mot si doux. La douleur pleure en silence. Ses larmes coulent dans nos veines, inondent nos journées, illuminent nos vies, les pimentent d’émotions et de sentiments uniques que seules elles peuvent nous procurer. La douleur cherche notre reconnaissance. La douleur cherche sa place au rang des sentiments. La douleur en a marre des coups de poing du bonheur et des cloche-pieds du rire. La douleur veut briller un peu plus, parce que quelqu’un lui a dit que sans elle la vie perdra son effet montagne russe qui nous fait jongler entre plaisir et douleur, entre paix et colère, entre joie et tristesse.

Je veux juste apprendre ma douleur et ne plus en faire des mines anti-moi et des « bombes à NON ».
Je veux juste apprendre la douleur.
Je veux juste l’apprendre pour être cette tiède lumière orangée qui illumine les cœurs.
Je veux trop de choses… Je veux vivre… Vivre l’immensité.

SN

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