mardi 14 décembre 2010


« Quel est le défi le plus pressant à la paix et la sécurité internationales qui se pose à votre génération ? Expliquez au Conseil de Sécurité des Nations Unies quel problème mérite à votre avis qu’on lui prête davantage d’attention, et justifiez votre réponse. »



J’ai la chance de pouvoir brandir mon stylo ce soir et du Liban, du haut de mes dix-sept ans, vous écrire ma voix et dessiner ma peine face à un monde ignoré, un monde qui ignore, un monde qui s’ignore, et un monde ignorant.
Le monde ignoré ne parle que le langage des armes et ne joue que la mélodie des chars. C’est celui de l’injustice où les larmes des mères palestiniennes côtoient les dos de femmes iraniennes lapidées par les pierres de la honte.
Le Nord qui ignore, sous ses grands airs, ferme les yeux sur les rafales de suicides, de chômage, d’addiction qui l’obscurcissent et s’amuse à redorer son image conquête après conquête.
Le monde qui s’ignore lui, est partout. Il troue la couche d’ozone, surchauffe la Terre, fait pleuvoir de l’acide, gaspille le non renouvelable et noircit les poumons. Il fait gronder la Terre, pleurer Haïti et noyer Sumatra et Venise.
Le monde ignorant demeure criblé sous une pile de préjugés qui l’aveugle, qui le condamne à vendre sa liberté de penser, de s’orner de bombes à l’abdomen et de bafouer tout sur son passage dans sa lutte effrénée pour un monde muet.
La Terre pleure ses enfants.
Cœurs chrétiens, cœurs musulmans, cœurs juifs, cœurs bouddhistes, cœurs hindous et cœurs de ceux qui croient en l'Homme , liez-vous les uns aux autres et par l'ouverture , bravez l’ignorance parce que nos rêves luisent toujours dans nos yeux fatigués.

Parce que nous revendiquons le droit de vivre.

Sara Nassar

samedi 4 décembre 2010

The show must go on


J'ai pas les mots pour exprimer la puissance de la douleur.
J'ai pas trouvé les mots pour expliquer l'inexplicable.
J'ai pas trouvé les mots pour consoler l'inconsolable.

J’aurais aimé avoir les mains gelées pour les mettre au fond de mes poches et avoir le nez « Rudolph », d’oublier d’être sage et prudente et me casser les dents.
J’aurais aimé pouvoir fermer les yeux et atterrir en 2nde E, en 1ere ES et de voir dans nos yeux notre sixième sens à nous qui est tout simplement l'envie de vivre.
J’aurais aimé pouvoir échanger mes paroles pleines de poussières contre celles des nouveaux troubadours.
J’aurais aimé commettre des attentats verbaux pour dévisser les atlas et faire des chemins de fer des chemins en coton.
J’aurais aimé que la lune et le soleil ne fassent qu’un, comme Ying et Yang.
J’aurais aimé ne pas décevoir les oiseaux avec les zones d’ombre du passé qui orientent mon stylo.

Mais j’ai les mots d’un artiste dérangé, voire dérangeant, qui cherche des réponses sans comprendre les questions.
Parce que pour telle ou telle croyance, des innocents meurent chaque jour, tout ça au nom de Dieu, on sait même pas s'il existe, pendant que Port au Prince se noie et que le Darfour manque de larmes.
Parce que l’amour a ses saisons que la raison ignore et ma boussole c’est le cœur.
Parce que le fait que j’ai remis l’existence de Dieu en question il y a deux phrases, te saoule.
Parce que c’est un monde frivole, c’est un monde alcool, c’est un monde qui vole.
Parce que Mahomet, Antoine et David sur une table ronde ca fait cocktail Molotov.
Parce que certains savent comme moi qu'il y a des regards qu'on n'oublie pas et qu’il faut se battre et abattre.
Parce que l'envie de sourire m’est un instinct vital.
Parce que je brave chaque jour cette frontière étroite entre souffrance et espérance.

A qui de droit,
Heureusement que la vie pue et que je la hue puisque ca me donne la chance de la remodeler avec mon imagination.
Fais-moi chier,
casse-moi les pieds,
tire-moi les cheveux,
fais ce que tu veux de moi,
mais tu n’auras jamais ma liberté de penser,
n’oublie jamais qu’avec moi,
c’est œil pour œil,
dent pour dent.

SN

vendredi 22 octobre 2010

Talal Kassem


Yes, it was his way

“Heureux les affligés car ils seront consolés”
“Heureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu”
Jésus de Nazareth

“Ne dites pas que ceux qui sont tués dans la voie de Dieu sont des morts. Non, ils sont vivants; mais vous ne le comprenez pas. ”
Mahomet

Il était une fois, c’est comme ca qu’une histoire commence.
Il était une fois, tout commence comme ca, Talal prit son histoire et la vécut comme elle allait avec ses erreurs, ses manques mais jamais ses lois.
Il a longtemps défié les géants, il était toujours au premier rang et jamais absent.
Talal, tu es venu pour accomplir.

En ce jour, une situation brulante d’injustice est marquée dans notre chair. Plutôt à l’ombre que dans la lumière, on essaye de recoudre les petites parcelles de tes rêves parce qu’on nous a dit que la vie ne tenait pas plus qu’à un fil. On se rappelle de l’identité Talalienne et on essaye de lire dans les étoiles un semblant de pourquoi, de comment et de discerner la trajectoire de notre petit oiseau parmi les rayons de soleil. Petit ange, tu as grandi : ton sourire marqué à jamais dans nos mémoires est transformé en un éclat de rire et te voilà maintenant parti en direction du paradis.
Talal, on vivra parfois à contre sens pliés sous le poids du sort, condamnés à ses souffrances qui nous collent au corps, regrettant l’innocence de ses jours incolores ou on s’est pas dit combien on s’aimait.
Talal tu as tiré ta révérence, et s’il vous plait, pas de minute de silence, mais une minute de sourires.

Talal je te promets.
Je te promets d’aimer.
Je te promets de continuer à oser.
Je te promets de continuer à rêver.
Je te promets de continuer à exister.
Je te promets, plus d’adieux rien que des au-revoirs.
Je te promets de faire de très grands feux rien qu’en frottant tes idées.
Je te promets de partir mais de toujours revenir.
Je te promets notre liberté de penser Je te promets notre liberté d’être.

Famille, amis, profs,
Découvrez votre voisin. Savez-vous vraiment qui il est ?
Dites-vous assez « je t’aime » a vos êtres chers ?
Avez-vous assez enlacés vos bien-aimés ?
Dites-vous trop le « non » de la raison et refusez-vous un peu trop le « oui » du cœur ?
Restez-vous trop souvent figé alors que vos jambes vous supplient de danser ?
Mordez-vous parfois votre langue alors que celle-ci se tue à parler ?
Famille, amis, profs, suivons la démarche de notre petit génie, dévorons la vie, franchissons les frontières, érigeons des chefs d’œuvre, prenons quelquefois des risques « trop risqués », apprenons la douleur, savourons le bonheur, tissons la vie ! Recréons notre identité en se basant sur l’identité Talalienne !


Je peux
Tu peux
Il peut
Nous pouvons
Vous pouvez
Ils peuvent

Talal est devant nous, Talal marche avec nous, Talal est derrière nous.


Je t’aime

SN

mercredi 1 septembre 2010

Lettre à Sakineh



Sakineh Mohammadi Ashtiani est une femme iranienne azérie, emprisonné depuis 2006, condamnée à mort par lapidation pour adultère, et qui doit être mise à mort par lapidation selon Amnesty International et Human Rights Watch.
Sakineh Mohammadi Ashtiani est d'abord condamnée à 99 coups de fouet pour adultère hors-mariage en 2006. La peine est exécutée puis elle est ensuite accusée de complicité du meurtre de son mari, mais les charges sont abandonnées. Puis une nouvelle enquête sur l'adultère est ouverte et les juges la condamne ensuite sur leur intime conviction pour « adultère pendant le mariage » à la mort par lapidation.*

Ma chère Sakineh,

Je t’écris ce soir, oui je t’écris, non pas pour plaindre tes cris et tes longs sanglots, mais pour tenter de te connaître. Voilée pour ne pas être vue, cernée par des jardins clôt au silence assourdissant, j’envie ceux qui t’ont connu ! Je suis la à essayer d’imaginer les traits de ton visage de femme, de mère, de sœur, de fille, d’iranienne, de terrienne. J’imagine ton dos lacéré par les 99 coups de fouet, coups de haine, coups sauvages, coups cannibales, coups inhumains. J’entrevois aussi le labyrinthe dans lequel tes idées chevauchent, heurtant les murs de ta cellule afin de fusionner en toi. Sakineh ! Ces idées que l’on partage toutes sont la clé à ta liberté ! Nous autres avons tendance à négliger la superpuissance de « l’idée », nous ne réalisons pas qu’elle constitue les fondements de nous êtres, de ce semblant de monde auquel on est agglutiné, une fois possédée elle devient une partie de nous et finit par nous définir ! Allo le monde ! Allo l’Iran ! Salut le XXIème siècle ! Casse-toi Moyen Age ! Sakineh on t’accuse de quoi ? « D’adultère » ? En d’autres termes, on t’accuse d’avoir aimé ? D’avoir choisi librement d’avoir une relation sexuelle avec cet être que tu apprécies, et donc d’avoir été maitresse de ton propre corps ? Tu es également inculpée de complicité de meurtre (sans preuves tangibles, naturellement.) ? C’est si simple, si lâche, si petit d’accuser une personne opprimée, muette, incapable de réagir, de se défendre, d’affirmer ses droits ! Sakineh, ils ont peut-être ta liberté, ils ont peut-être la satisfaction d’avoir sous leurs yeux ton cœur qui boite, tes larmes, tes plaies qui suintent, mais ils n’auront jamais ta liberté de penser. Notre liberté de penser. Ils ne pourront jamais taire nos idées, ils ne pourront jamais les capturer, même pas avec leur foutu de nucléaire et les « gadgets haute technologie» qu’ils offrent a tord et a travers par exemple a certains partis politiques de la région. Ils ne t’auront jamais. Les Sakineh, les guerrières, s’affirment tout doucement en nous, se munissent d’armes un peu plus chaque jour, sont a ta rescousse. Patience, Sakineh, patience, le jour viendra, on les aura. On fera face à leurs petits cailloux, à leur lâcheté, on leur apprendra l’humanité, on leur montrera l’amour, on vaincra leurs idées avec les nôtres, les idées positives prennent toujours le dessus des idées négatives. Fais-moi confiance Sakineh, je pense a toi, je prie pour toi, j’espère avec toi, avec tes enfants et les gens qui t’aiment que tu seras libre bientôt.

Gros bisous,

De la part d’une femme en voie de développement.

*(http://fr.wikipedia.org/wiki/Sakineh_Mohammadi_Ashtiani)

samedi 14 août 2010

HORS-SERIE


Parce que Cannes est « Quirly », Nice-Brice, St Trop-pet , Eze – Baise, Monaco trop beau, parce que Katy Perry est brune et Amy Winehouse maquillée a la cocaïne, parce que les DJ remixent notre existence et les sprinters restent coincés trop longtemps dans les starting-blocks.

Parce que je ne suis pas hédoniste. Je ne suis pas pour autant le traitre mondain victime d’une angoisse non identifiée qui oscille entre Robin des Bois et Cyrano et je n’ai pas un métier entre prêtre et prostituée qui consiste a tout donner a des gens qui ne vous rendront rien. Je ne suis pas non plus l’idéaliste qui veut être mythique et vivante en même temps ou la réaliste dépourvue du fameux « et si… ». Je suis ce que je ne suis pas et ces idées que je ne pense pas. Je suis ce que je suis, mais je ne suis pas ce que je suis, je déraille.

Dérailler ? Oui, de la voie ferrée serrée imposée par le timbre de voix sexy et collageneux du GPS social qui noie dans l’inconnu des ombres sans vie, les fait marcher sur des braises leur faisant croire que c’est des fraises tagada, aspirant du dedans de leurs paupières la culture des racines. GPS ambulant qui fait mendier le courage et la magie des rencontres, qui sale les plaies et enfume l’unique. GPS qui dicte et cyclopise :

Affriolante

On connaissait le niqab, ce voile fendu qui ne découvre que le regard. Un dignitaire musulman saoudien recommande désormais le port d’un voile ne révélant qu’un seul œil. « Montrer les deux yeux incite les femmes à se maquiller pour se rendre séduisantes », a déclaré le cheikh Muhammad Al-Habadan dans un entretien sur la chaine satellite Al-Majd cité par la BBC. (Extrait de l’hors-série du Courrier International « La vie insolite »)

Il est grand temps de sonner l'hallali vous ne trouvez pas?
Grand temps de bifurquer !
Grand temps d’oser dire NON !
Grand temps de s’aimer !
Grand temps de se connaître !
Grand temps de gouter au fruit défendu !
Grand temps au « je-m'en-fichisme »!
Grand temps a l’anarchie peut-etre ? Ou peut-etre pas… Je ne suis pas idealiste.

Et toi, t’en penses quoi?

SN

jeudi 17 juin 2010

Somewhere over the rainbow...


Je ne sais pas… Je sais peut-être. Tu sais, on ne sait jamais.

L’arc-en-ciel avait du mal à s’arc-bouter, mal cousu sur un semblant de bleu, par des oiseaux électriques.
Elle était couchée sur l’herbe verte sous son arbre, drapée d’une nuisette chantilly à compter les globules multicolores qui gisaient dans les veines de cet arc-en-ciel. Fusain à la main, elle dessinait, elle dessinait pour se retrouver et pour rencontrer des autres. Elle n’était ni dessinatrice, ni peintre ; ses dessins étaient des déhanchés de lettres, de mots dénoués, renoués, qui glissaient et flottaient avant de s’élargir, de s’amplifier au creux de vulgaires bouts de papiers. Elle catapultait de ses regards les ronronnements dignes de symphonies de Mozart des bolides scintillantes qui griffonnaient son cœur, et les fracassait une à une, deux à deux, trois à trois. On la disait comateuse, vaporeuse, rêveuse, même crâneuse, le vent ramenait ses cheveux en arrière alors qu’elle s’efforçait de les ramener sur son visage, comme pour cacher ses yeux embués. Ces yeux étaient étiolés par ces coups de boomerangs que lui auraient grossièrement balancés ces Adonis, ces Minos, ces Poséidon, ces Bacchus, ces XY. Vaporeuse, diaphane, le cœur exsangue, elle chavirait, elle était victime de cette curieuse névrose qui perce ces personnes pour qui l’art existe parce que la réalité ne suffit pas. Parce que le soleil de Seoul aveugle, parce que la mer est gluante, les Hommes choquants, les sables brulants et les étoiles absentes.
Elle resta ainsi, sous son arbre, tout en sachant fort bien qu’il lui suffirait d’un rien pour retrouver la terne réalité. Ces yeux perdront légèrement de leur éclat, sa nuisette sera moins jolie, ses cheveux moins longs et ses ongles moins roses, sa voix moins riante, les fleurs moins parfumées, les arbres moins grands, les éléphants plus petits…
Il était presque minuit, et j’avais écrit.

SN

lundi 1 mars 2010

P.D.R




Le 1er Mars 2010, en cours d'économie...


[La constellation sociale… La moyennisation…]


"Assainir l'aspic, assagir l'assesseur."
Mon "Micro Robert" (pas micro du tout) sur les genoux, ouvert aux pages 76-77, s'amuse à allier serpent et santé, sagesse et assesseur. Cette valse en "a" qui bouillonne sur les fines pages de mon cher dictionnaire me fait sourire. Oui, sourire.

[La constellation sociale, Bourdieu mort en 2002]
La constellation d'étoiles, assoupie sur le ciel bleu.
Muses subtiles et vigoureuses animent mon cœur désenchanté, démantibulent le misanthrope en moi, font couler l'absinthe édulcorée dans mes veines, m'étreignent de leurs perdrix; souffle l'alizée, balance les rideaux de mon âme.
"Quand l'âme en est touchée, il devient Prophète" dit Ronsard.
Mon cher Pierre (j'adore t'appeler Pierre), c'est l'heure de sonner l'avanie, le moment est venu de crever l'abcès. Non, nous ne sommes pas "Prophètes". Nous ne sommes pas des personnes qui annoncent l'avenir: nos écrits futuristes passent pour des placebos, nos écrits d'hier enivrent, nos écrits d'aujourd'hui piquent. Monsieur de Ronsard (hmm hmm), passons aux choses sérieuses. A trop jouer avec le feu, a trop se croire invincible, a trop craindre les regrets de vivre a moitie, on se fait peur, comme le disent si bien David et Laura Smet. Nos mots se transforment en effet très souvent en vitriol ; l'art de les assagir, de les assainir, c'est ca, c'est ca, c'est ca la poésie. C'est être comme toi, comme elle, mais pas comme moi. Le vitriol que je dégage par mes mots, c'est ma sangria, mon mojito, ma cocaïne, mon héroïne, que je ne compte pas couvrir, mais que je compte plutôt découvrir un peu plus chaque jour.

Bien à toi,

P.S: Le mot "pléiade", je n'aime pas, ca me fait penser à une sorte d'épidémie…

SN

vendredi 12 février 2010

ED 2


Chut… Ed dort.
Je suis la, a l’observer installée sur l’une des valvules sigmoïdes de mon cœur de pirate.
Te laisser là affamé, c’est un petit crime que je commets en douce chaque jour, je te tue lentement, surement peut-être, je ne le sais pas encore. Tu sais Ed, il y a quelque fois ou mes mains se métallisent, s’acièrent, se hiroshimisent, et ne forment qu’un pistolet chargé. Armée jusqu’aux dents, je ne tire pas. Quelques fois, je sens l’orage venir, et je m’en moque, je dors aujourd’hui alors que je rêvais de changer le monde. Ed, je veux croire plus qu’en toi et moi. Je veux croire en moi. Pourquoi ne pas t’en aller tout simplement ? Sans sang, sans armes lasers, sans toutes ces pilules que j’estime dérisoires. Pourquoi est-ce que tu ne t’en vas pas pulluler ailleurs ? Tout doucement, sur le dos de mon stylo ?
L’autre jour j’ai parlé de vouloir t’exterminer, t’écraser, aujourd’hui je voulais te dire merci.
Merci pour m’avoir été fidele et pour avoir été là pour moi tout le long du chemin.
Merci de m’avoir donner quelque chose à contrôler alors que je sentais que tout était hors de contrôle.
Merci de m’avoir permis de me sentir mieux lorsque j’étais détestable et désagréable envers tout le monde.
Merci de m’avoir laisser exprimer ma rage contre les autres.
Merci d’avoir porté avec moi toutes me angoisses et mes désirs de perfection.
Merci d’avoir garde mon secret même si ce n’était pas pour très longtemps.
Merci, Merci. Mais Ed, je dois faire le saut de l’ange, c’est a moi aujourd’hui… Tu dors c’est vrai, tu crois que tu ne me déranges pas, que tu ne fais pas de bruit, que tu passes inaperçu, mais Ed, j’ai l’impression de devoir toujours marcher a l’intérieur de moi-même sur des œufs, de peur de te réveiller. Ed ca me fait mal. Ed, si tu m’aimes vraiment, si tu arrives à m’entendre du fond de tes rêves, du fond de ton lit tissé par mes étoiles, je suis sure que tu trouveras le bonheur contrairement a ce que disent ces philosophes qui me cassent les pieds, tu le trouveras, je t’aiderai si tu veux. Mais "you have to find someone new, I really hope you do, cause I love you."

SN

dimanche 31 janvier 2010

ED 1



Te dire je t’aime serait te haïr.
Ce soir, je peux enfin lâcher mutations génétiques, axes de lecture, fonctions, croquis de géographie ainsi qu’Aristote et ses amis.
Ce soir, il ne pleut pas, mais je me sens quand même vivante. Ce soir, je fond dans un nuage gris, ce soir, mon coin de parapluie, heurte un coin de paradis. Ce soir je n’écrirai pas l’histoire de la petite Chloé perdue à Haïti, je ne valserai pas avec la statue de la liberté, je n’irai pas rencontrer Paul Mac Cartney.
Ce soir, tous mes vols sont annulés.
Ce soir, je l’observe.
Ce soir c’est plutôt : salut le monstre, bon vent a toi.
On dit qu’un monstre est, de manière plus générale, un individu qui, par certaines de ses caractéristiques propres se démarque de façon significative de ses congénères. Oui, je sais bien a quoi tu penses la maintenant, que tu es un monstre, que je suis un monstre, que nous sommes tous des monstres. Oui, malheureusement, je veux dire heureusement, nous le sommes. On les appelle Minotaure, Quasimodo, Dracula, et bien moi je les appelle Aurèlie, Emilie, Fred, et même Jacques. - SARA, c’est pas le moment d’aller planer, et d’établir une thèse qui prouve que les hommes sont bien des monstres. Qu’est-ce qu’elle peut être chiante ! (J’adore parler a la troisième personne, du pur Jules César !) – Allons plutôt, au fond de mon cœur, chez cette sangsue, chez ce loup déguisé, qui est en cage ce soir.
Salut ED! Arrête, je te dis, arrête d’égratigner le mur c’est l’un des seuls qui reste de mon cœur, arrête tu m’entends ? C’est mon artère aorte que tu grattes la, je suis sérieuse, putain arrête! Ouf il s’est calmé. C’est qu’il a faim. ED, ca fait six jours qu’il n’a ni bu, ni mangé. ED aux dents en rasoirs, ED qui veux tout ou attends… Peut-être rien, peut-être que ce n’est qu’un rêve… Je suis sure que tu penses que c’est un manège qui tourne et retourne au fond de moi. Non, non, non tout le monde. ED existe. Oui j’ai dit qu’ED existait, et comme toute chose qui existe, ED peut lui aussi, disparaître. Venez, passez a gauche, un peu plus a droite, un peu plus en bas, vous y êtes presque un peu plus vers le haut, voilà, nous voici dans mon cerveau, seul endroit ou ED ne peut pas nous écouter, seul endroit ou ED n’a pas encore mis ses griffes.
Je sais, la lumière de mes neurones vous aveuglent, je n’en ai pas pour très longtemps. Voilà ce que je vais faire, ED je vais l’exorciser. ED je vais le tuer. Non, pas avec une arme chimique, non pas a l’aide de missiles et d’armes futiles, ni avec des renforts venus de l’extérieur. ED, je le tuerai avec ma plume. Comment ? Bah comme ca. Avec de a, des i, des z et des w, des u, et des p. Ma plume, elle est magique. Ma plume elle est poison.

SN

dimanche 10 janvier 2010

Ouvrez les yeux!


"Un passant rencontre un autre homme, dans la rue. Celui-ci est à quatre pattes, sous un réverbère et semble chercher quelque chose.
- Que faites-vous ici, sous ce réverbère. Avez-vous un problème?
- J'ai perdu mes clefs, je les cherche.
Le passant décide d'aider l'homme et se met à quatre pattes pour chercher avec lui. Après quelques minutes de recherches infructueuses, commençant à sentir poindre un certaine lassitude ainsi que des douleurs dans les genoux, le passant demande à l'homme :
- Arrivez-vous à vous rappeler ce que vous avez fait et où vous étiez quand vous les avez perdues?
- J'étais là bas, répond l'homme, montrant le trottoir opposé, plongé dans la pénombre.
- Mais pourquoi vous acharnez-vous à chercher ici?
- Ici, c'est mieux, il y a de la lumière."

Ce n'est pas moi qui a écrit ça, c'est extrait d'un site internet .

jeudi 7 janvier 2010

No Megan, we won't laugh at gilded butterflies.


« On ne nait pas femme, on le devient. » Simone de Beauvoir.

Je suis une boite a musique osseuse, je ne suis pas faite pour ce monde. Je cherche mon Amérique, mon Est, mon Nord, mon Afrique. Je suis en effet, une boite a musique pas comme les autres. J’émets des fragments de mélodies silencieuses qui flambent saisons et raison. Ma musique allume mon jardin d’oiseaux, mon jardin d’étoiles, mon jardin secret. Et si je t’invitais à visiter ce jardin? Oui ! Pour de vrai ! Je t’assure, suis ma symphonie ! Tu trouveras des loups qui bercent des agneaux, des cigales au dos de fourmis, des corbeaux côtoyant des renards, des oiseaux incandescents, des lapins tout blancs, des chevaux, des pandas, des boas et même des koalas. Mais non n’hésite pas, n’ai pas peur, c’est Happy, mon chien, qui garde mon pommier ! Mon pommier, mon pommier… Mon pommier, couronne de mon univers, ne porte qu’une pomme, pas deux, pas trois. Mon pommier n’a qu’une seule et unique pomme dans les bras. Les étoiles m’ont raconté alors que j’étais encore au berceau, que cette pomme n’avait rien d’extraordinaire de l’extérieur, elle était identique a ses sœurs rouges, mais qu’une fois croquée, celle-ci s’ornera d’un léger film d’or, des algues de citations et d’imagination émaneront de son cœur, son parfum attirera papillons, colombes qui enfileront mes lames d’acier, mes vis, mes trous, mes ressorts, mon cylindre. Mes membres seront ensuite amalgamés dans une mare de vie. J’aurais l’apparence de, comment, dire, humaine, je serais dit-on « femme » . Non ! Mais non ! Ne la croque pas, ne me fais pas ca!! Arrête, pas maintenant, c’est trop tôt, je suis toujours « boite a musique ».

SN

lundi 4 janvier 2010

Dry Martini

Mes rêves avaient les mains sur le ventre pour mieux s’assoupir, je sirotais un mojito. J’étais là-bas, installée sur ma loge dorée, en train d’assister au spectacle.
Armée de ma sarbacane, je visait les rires, les sourires, les désirs, les soupirs, les souvenirs, les folies, les coups d’artistes, qui ornaient mes invités. Une musique harmonieuse, qui soulignait l’ambiance festive de cette soirée, animait cotillons, lunettes en carton, serpentins, confettis, paillettes, chapeaux, couronnes, masques et convives.
Mes yeux croisèrent ceux d’une vieille femme amarrée à sa cane. Des notes de musique limpide me drapaient alors les oreilles. Elle était tellement belle. La courbe de ses paupières était si fluide, ses yeux charbonneux semblaient être l’œuvre d’un vent noir. Un sourire, elle n’en avait pas. On aurait dit que cette foule d’hortensias blancs couchés sur un tableau noir remplaçait une chevelure épaisse qu’elle aurait détenue. Sa silhouette était si frêle, on aurait dit que c’était celle de l’une de ces danseuses étoiles que l’on dit peser un peu moins que l’air. Je pouvais sentir la mer en elle s’agiter, ses remous de rêves bouillir, des parfums d’amour éteints resurgir, ses vœux s’étrangler, ses larmes d’hier rider les parois de son âme.
Sur ses épaules deux anges étaient érigés. Ils me souriaient. Non. Non. Impossible. Elle avait mon ange. C’était celui a son épaule gauche je le reconnaissais. J’avais mal aux étoiles. Mon coté solaire, polaire, bipolaire, tripolaire, clignotait du vert, du rouge, du bleu. J’étais sans voix, je cherchais ce mot, ce gémissement à mille facettes qui pouvait me rendre mon ange. Je ne voyais plus très clair, la vieille dame disparaissait, s’effaçait. Je bondis alors de ma loge dorée pour m’emparer de mon ange, j’atterris sur les sièges de la loge argentée, puis sur ceux de la loge de bronze. Elle m’attendait la au bout du chemin, et me tendit la main. Je ne vois plus rien, je n’entends plus rien, je ne goute plus a rien, je ne touche plus a rien. Je peux par contre toucher a tout ce que je veux, gouter a tout, toucher a tout, sans me bruler.

samedi 2 janvier 2010

Qui deja?


Je viens de très loin, d’un tout petit village au Nord du Liban, a 870 mètres d’altitude, à 27 kilomètres de Batroun dont les routes sont bordées d’oliviers à perte de vue, Assia. Mon village est célèbre pour la poterie qu’on y fait suivant une vieille technique n’utilisant pas la roue. Je suis une Nassar, une «dure», une « forte » comme le dit mon père. On dit là-bas, que mon ancêtre Nassar Nassar, lors d’une journée pluvieuse a porté sur son dos une vache blessée avec laquelle il gravit toute une colline pour la soigner chez lui, il serait arrivé a destination dépourvu des talons de ses chaussures. On dit aussi que mon arrière grand-père, qui travaillait sur des chantiers de la ville de Chekka, a détourné une masse de ciment qui menaçait la vie cinq de ses compagnons avec son épaule qu’il blessa fortement. Bref, assez parlé, je viens plus précisément d’un pap exceptionnel, et d’une mam qui l’est encore plus. Je ne suis pas très « dure », je suis même quelque part fragile, surtout des poignets, ce sont mes jardins secrets sur lesquels je grave mes rêves et mes ambitions les plus profondes, et même quelques fois mes peurs. La peur « cliché » de la mort, je ne l’ai heureusement pas. Je meurs chaque soir en dormant sur mes rêves d’enfants, je ressuscite chaque matin, poussée par une faim de vivre ardente. Je suis dotée d’une capacité exceptionnelle à synthétiser des conneries très spéciales et uniques dans leur genre. Artiste tu dis ? Peut-être pas. Nous sommes tous capables d’être artistes, mais seuls quelques uns de nous osent l’être. Est-ce que je l’ose ? Je ne sais pas. Et toi, tu en penses quoi ? Toi qui dit que je suis parfois trop autoritaire et têtue ? Et bien, si tu trouves que je suis artiste, ma plume est mon arme, mes animaux mes compagnons les plus fideles, les artistes autour de moi mes alliés. L’argent ? Je m’en moque. Je le dépense. Pourquoi ? Pour tout, Pour rien. Pour esquisser des sourires sur les visages d’autrui, pour me faire plaisir avec des chewing gum (sans sucre s’il vous plait). Avec l’argent, il m’est impossible de combler tout ce qui me manque, comme la haine par exemple. Pourquoi la haine ? La haine pour que j’aime l’amour. Tu peux m’offrir ca ? Mon anniversaire c’est le 11 avril ? Non ? Tu es trop bon pour ca? Mon pauvre chouchou, tu n’es pas capable d’haïr pas vrai ? Un petit bout de rien emballé dans un papier vert fera l’affaire, merci d’avance, de recul, peu importe. Mon sort, tu le juges enviable, c’est ca ? Et bien détrompe-toi. J’ai renoncé à ma santé, j’ai vendu mon âme au diable. Ne te fie pas a mon épitaphe, je reviendrai, je ne vous quitterai jamais.

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