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Beyrouth, Lebanon
-"Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodiles." Les Yeux Jaunes Des Crocodiles, Khaterine Pancol.

lundi 4 janvier 2010

Dry Martini

Mes rêves avaient les mains sur le ventre pour mieux s’assoupir, je sirotais un mojito. J’étais là-bas, installée sur ma loge dorée, en train d’assister au spectacle.
Armée de ma sarbacane, je visait les rires, les sourires, les désirs, les soupirs, les souvenirs, les folies, les coups d’artistes, qui ornaient mes invités. Une musique harmonieuse, qui soulignait l’ambiance festive de cette soirée, animait cotillons, lunettes en carton, serpentins, confettis, paillettes, chapeaux, couronnes, masques et convives.
Mes yeux croisèrent ceux d’une vieille femme amarrée à sa cane. Des notes de musique limpide me drapaient alors les oreilles. Elle était tellement belle. La courbe de ses paupières était si fluide, ses yeux charbonneux semblaient être l’œuvre d’un vent noir. Un sourire, elle n’en avait pas. On aurait dit que cette foule d’hortensias blancs couchés sur un tableau noir remplaçait une chevelure épaisse qu’elle aurait détenue. Sa silhouette était si frêle, on aurait dit que c’était celle de l’une de ces danseuses étoiles que l’on dit peser un peu moins que l’air. Je pouvais sentir la mer en elle s’agiter, ses remous de rêves bouillir, des parfums d’amour éteints resurgir, ses vœux s’étrangler, ses larmes d’hier rider les parois de son âme.
Sur ses épaules deux anges étaient érigés. Ils me souriaient. Non. Non. Impossible. Elle avait mon ange. C’était celui a son épaule gauche je le reconnaissais. J’avais mal aux étoiles. Mon coté solaire, polaire, bipolaire, tripolaire, clignotait du vert, du rouge, du bleu. J’étais sans voix, je cherchais ce mot, ce gémissement à mille facettes qui pouvait me rendre mon ange. Je ne voyais plus très clair, la vieille dame disparaissait, s’effaçait. Je bondis alors de ma loge dorée pour m’emparer de mon ange, j’atterris sur les sièges de la loge argentée, puis sur ceux de la loge de bronze. Elle m’attendait la au bout du chemin, et me tendit la main. Je ne vois plus rien, je n’entends plus rien, je ne goute plus a rien, je ne touche plus a rien. Je peux par contre toucher a tout ce que je veux, gouter a tout, toucher a tout, sans me bruler.

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