Qui êtes-vous ?

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Beyrouth, Lebanon
-"Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodiles." Les Yeux Jaunes Des Crocodiles, Khaterine Pancol.

dimanche 31 janvier 2010

ED 1



Te dire je t’aime serait te haïr.
Ce soir, je peux enfin lâcher mutations génétiques, axes de lecture, fonctions, croquis de géographie ainsi qu’Aristote et ses amis.
Ce soir, il ne pleut pas, mais je me sens quand même vivante. Ce soir, je fond dans un nuage gris, ce soir, mon coin de parapluie, heurte un coin de paradis. Ce soir je n’écrirai pas l’histoire de la petite Chloé perdue à Haïti, je ne valserai pas avec la statue de la liberté, je n’irai pas rencontrer Paul Mac Cartney.
Ce soir, tous mes vols sont annulés.
Ce soir, je l’observe.
Ce soir c’est plutôt : salut le monstre, bon vent a toi.
On dit qu’un monstre est, de manière plus générale, un individu qui, par certaines de ses caractéristiques propres se démarque de façon significative de ses congénères. Oui, je sais bien a quoi tu penses la maintenant, que tu es un monstre, que je suis un monstre, que nous sommes tous des monstres. Oui, malheureusement, je veux dire heureusement, nous le sommes. On les appelle Minotaure, Quasimodo, Dracula, et bien moi je les appelle Aurèlie, Emilie, Fred, et même Jacques. - SARA, c’est pas le moment d’aller planer, et d’établir une thèse qui prouve que les hommes sont bien des monstres. Qu’est-ce qu’elle peut être chiante ! (J’adore parler a la troisième personne, du pur Jules César !) – Allons plutôt, au fond de mon cœur, chez cette sangsue, chez ce loup déguisé, qui est en cage ce soir.
Salut ED! Arrête, je te dis, arrête d’égratigner le mur c’est l’un des seuls qui reste de mon cœur, arrête tu m’entends ? C’est mon artère aorte que tu grattes la, je suis sérieuse, putain arrête! Ouf il s’est calmé. C’est qu’il a faim. ED, ca fait six jours qu’il n’a ni bu, ni mangé. ED aux dents en rasoirs, ED qui veux tout ou attends… Peut-être rien, peut-être que ce n’est qu’un rêve… Je suis sure que tu penses que c’est un manège qui tourne et retourne au fond de moi. Non, non, non tout le monde. ED existe. Oui j’ai dit qu’ED existait, et comme toute chose qui existe, ED peut lui aussi, disparaître. Venez, passez a gauche, un peu plus a droite, un peu plus en bas, vous y êtes presque un peu plus vers le haut, voilà, nous voici dans mon cerveau, seul endroit ou ED ne peut pas nous écouter, seul endroit ou ED n’a pas encore mis ses griffes.
Je sais, la lumière de mes neurones vous aveuglent, je n’en ai pas pour très longtemps. Voilà ce que je vais faire, ED je vais l’exorciser. ED je vais le tuer. Non, pas avec une arme chimique, non pas a l’aide de missiles et d’armes futiles, ni avec des renforts venus de l’extérieur. ED, je le tuerai avec ma plume. Comment ? Bah comme ca. Avec de a, des i, des z et des w, des u, et des p. Ma plume, elle est magique. Ma plume elle est poison.

SN

dimanche 10 janvier 2010

Ouvrez les yeux!


"Un passant rencontre un autre homme, dans la rue. Celui-ci est à quatre pattes, sous un réverbère et semble chercher quelque chose.
- Que faites-vous ici, sous ce réverbère. Avez-vous un problème?
- J'ai perdu mes clefs, je les cherche.
Le passant décide d'aider l'homme et se met à quatre pattes pour chercher avec lui. Après quelques minutes de recherches infructueuses, commençant à sentir poindre un certaine lassitude ainsi que des douleurs dans les genoux, le passant demande à l'homme :
- Arrivez-vous à vous rappeler ce que vous avez fait et où vous étiez quand vous les avez perdues?
- J'étais là bas, répond l'homme, montrant le trottoir opposé, plongé dans la pénombre.
- Mais pourquoi vous acharnez-vous à chercher ici?
- Ici, c'est mieux, il y a de la lumière."

Ce n'est pas moi qui a écrit ça, c'est extrait d'un site internet .

jeudi 7 janvier 2010

No Megan, we won't laugh at gilded butterflies.


« On ne nait pas femme, on le devient. » Simone de Beauvoir.

Je suis une boite a musique osseuse, je ne suis pas faite pour ce monde. Je cherche mon Amérique, mon Est, mon Nord, mon Afrique. Je suis en effet, une boite a musique pas comme les autres. J’émets des fragments de mélodies silencieuses qui flambent saisons et raison. Ma musique allume mon jardin d’oiseaux, mon jardin d’étoiles, mon jardin secret. Et si je t’invitais à visiter ce jardin? Oui ! Pour de vrai ! Je t’assure, suis ma symphonie ! Tu trouveras des loups qui bercent des agneaux, des cigales au dos de fourmis, des corbeaux côtoyant des renards, des oiseaux incandescents, des lapins tout blancs, des chevaux, des pandas, des boas et même des koalas. Mais non n’hésite pas, n’ai pas peur, c’est Happy, mon chien, qui garde mon pommier ! Mon pommier, mon pommier… Mon pommier, couronne de mon univers, ne porte qu’une pomme, pas deux, pas trois. Mon pommier n’a qu’une seule et unique pomme dans les bras. Les étoiles m’ont raconté alors que j’étais encore au berceau, que cette pomme n’avait rien d’extraordinaire de l’extérieur, elle était identique a ses sœurs rouges, mais qu’une fois croquée, celle-ci s’ornera d’un léger film d’or, des algues de citations et d’imagination émaneront de son cœur, son parfum attirera papillons, colombes qui enfileront mes lames d’acier, mes vis, mes trous, mes ressorts, mon cylindre. Mes membres seront ensuite amalgamés dans une mare de vie. J’aurais l’apparence de, comment, dire, humaine, je serais dit-on « femme » . Non ! Mais non ! Ne la croque pas, ne me fais pas ca!! Arrête, pas maintenant, c’est trop tôt, je suis toujours « boite a musique ».

SN

lundi 4 janvier 2010

Dry Martini

Mes rêves avaient les mains sur le ventre pour mieux s’assoupir, je sirotais un mojito. J’étais là-bas, installée sur ma loge dorée, en train d’assister au spectacle.
Armée de ma sarbacane, je visait les rires, les sourires, les désirs, les soupirs, les souvenirs, les folies, les coups d’artistes, qui ornaient mes invités. Une musique harmonieuse, qui soulignait l’ambiance festive de cette soirée, animait cotillons, lunettes en carton, serpentins, confettis, paillettes, chapeaux, couronnes, masques et convives.
Mes yeux croisèrent ceux d’une vieille femme amarrée à sa cane. Des notes de musique limpide me drapaient alors les oreilles. Elle était tellement belle. La courbe de ses paupières était si fluide, ses yeux charbonneux semblaient être l’œuvre d’un vent noir. Un sourire, elle n’en avait pas. On aurait dit que cette foule d’hortensias blancs couchés sur un tableau noir remplaçait une chevelure épaisse qu’elle aurait détenue. Sa silhouette était si frêle, on aurait dit que c’était celle de l’une de ces danseuses étoiles que l’on dit peser un peu moins que l’air. Je pouvais sentir la mer en elle s’agiter, ses remous de rêves bouillir, des parfums d’amour éteints resurgir, ses vœux s’étrangler, ses larmes d’hier rider les parois de son âme.
Sur ses épaules deux anges étaient érigés. Ils me souriaient. Non. Non. Impossible. Elle avait mon ange. C’était celui a son épaule gauche je le reconnaissais. J’avais mal aux étoiles. Mon coté solaire, polaire, bipolaire, tripolaire, clignotait du vert, du rouge, du bleu. J’étais sans voix, je cherchais ce mot, ce gémissement à mille facettes qui pouvait me rendre mon ange. Je ne voyais plus très clair, la vieille dame disparaissait, s’effaçait. Je bondis alors de ma loge dorée pour m’emparer de mon ange, j’atterris sur les sièges de la loge argentée, puis sur ceux de la loge de bronze. Elle m’attendait la au bout du chemin, et me tendit la main. Je ne vois plus rien, je n’entends plus rien, je ne goute plus a rien, je ne touche plus a rien. Je peux par contre toucher a tout ce que je veux, gouter a tout, toucher a tout, sans me bruler.

samedi 2 janvier 2010

Qui deja?


Je viens de très loin, d’un tout petit village au Nord du Liban, a 870 mètres d’altitude, à 27 kilomètres de Batroun dont les routes sont bordées d’oliviers à perte de vue, Assia. Mon village est célèbre pour la poterie qu’on y fait suivant une vieille technique n’utilisant pas la roue. Je suis une Nassar, une «dure», une « forte » comme le dit mon père. On dit là-bas, que mon ancêtre Nassar Nassar, lors d’une journée pluvieuse a porté sur son dos une vache blessée avec laquelle il gravit toute une colline pour la soigner chez lui, il serait arrivé a destination dépourvu des talons de ses chaussures. On dit aussi que mon arrière grand-père, qui travaillait sur des chantiers de la ville de Chekka, a détourné une masse de ciment qui menaçait la vie cinq de ses compagnons avec son épaule qu’il blessa fortement. Bref, assez parlé, je viens plus précisément d’un pap exceptionnel, et d’une mam qui l’est encore plus. Je ne suis pas très « dure », je suis même quelque part fragile, surtout des poignets, ce sont mes jardins secrets sur lesquels je grave mes rêves et mes ambitions les plus profondes, et même quelques fois mes peurs. La peur « cliché » de la mort, je ne l’ai heureusement pas. Je meurs chaque soir en dormant sur mes rêves d’enfants, je ressuscite chaque matin, poussée par une faim de vivre ardente. Je suis dotée d’une capacité exceptionnelle à synthétiser des conneries très spéciales et uniques dans leur genre. Artiste tu dis ? Peut-être pas. Nous sommes tous capables d’être artistes, mais seuls quelques uns de nous osent l’être. Est-ce que je l’ose ? Je ne sais pas. Et toi, tu en penses quoi ? Toi qui dit que je suis parfois trop autoritaire et têtue ? Et bien, si tu trouves que je suis artiste, ma plume est mon arme, mes animaux mes compagnons les plus fideles, les artistes autour de moi mes alliés. L’argent ? Je m’en moque. Je le dépense. Pourquoi ? Pour tout, Pour rien. Pour esquisser des sourires sur les visages d’autrui, pour me faire plaisir avec des chewing gum (sans sucre s’il vous plait). Avec l’argent, il m’est impossible de combler tout ce qui me manque, comme la haine par exemple. Pourquoi la haine ? La haine pour que j’aime l’amour. Tu peux m’offrir ca ? Mon anniversaire c’est le 11 avril ? Non ? Tu es trop bon pour ca? Mon pauvre chouchou, tu n’es pas capable d’haïr pas vrai ? Un petit bout de rien emballé dans un papier vert fera l’affaire, merci d’avance, de recul, peu importe. Mon sort, tu le juges enviable, c’est ca ? Et bien détrompe-toi. J’ai renoncé à ma santé, j’ai vendu mon âme au diable. Ne te fie pas a mon épitaphe, je reviendrai, je ne vous quitterai jamais.

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