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-"Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodiles." Les Yeux Jaunes Des Crocodiles, Khaterine Pancol.

jeudi 19 janvier 2012

Mon Pays


Face à la tragédie à laquelle a fait face la ville d’Ashrafieh dimanche dernier je suis restée bouche bée, incapable d’exprimer, incapable de dénoncer l’horreur de cette calamité qui aurait bien pu être évitée… Oui, cette catastrophe aurait très bien pu être évitée si nos chers politiciens n’étaient pas des bandits aveuglés par leur soif d’argent, esclaves de leur faim de pouvoir, une bande d’ignorants incapables de poser la question du savoir et de l’éducation sur la fameuse « Tawilat al hiwar » afin d’édifier un pays stable doté d’un peuple capable de discerner le bon du mauvais et donc capable d’élire un Etat digne de lui-même, un Etat là pour le servir, pour le protéger, et non pour l’enterrer sous des piles de béton, et non pour l’affamer, et non pour le voler, et non pour lui faucher la vie sur les routes, et non pour le priver d’électricité, et non pour lui ronger sa santé, et non... Mais non, la question n’est pas là, je divague, je parle beaucoup trop, diarrhée verbale ? NON ! Assassinats de 2005-2006, occupation du centre ville, guerre de l’été 2006, bagarres de cours de récré en direct sur les plateaux télé, censure, oppression de droits, crise de salaires, chômage, coupures d’électricité, et maintenant chute d’immeubles et infrastructures délabrées, TOUT rentre dans le même sac, c’est toujours la même chanson qui roule en boucle et en boucle dans une mare de sang satinée d’argent et de vices… Et là, je n’ai reculé que jusqu'à 2005 pour ne pas voyager jusqu’à 75 et encore bien plus loin…

Ce poème, je l’ai rédigé lorsque j’avais 15 ans et je trouve qu’il illustre parfaitement la situation, je veux dire l’effondrement de mon pays aujourd’hui.
Ce poème, je l’ai rédigé lorsque j’avais 15 ans, alors que je rêvais d’être politicienne dans mon pays pour changer les choses, mais non ceci n’est plus de mes ambitions. Aujourd'hui, j’ai bientôt 19 ans et je dis non parce que sincèrement ce cirque me donne la nausée, me lasse, me dégoute, me répugne… Aujourd’hui, je dis non à mon pays, je refuse de te changer à travers le manège politique. Je te dis oui, je vais te changer à travers mon art. Je te dis oui, je vais te changer en donnant vie à mes idées. Je te dis oui, je vais tout faire pour t’aider à te relever mais pas au prix de mon avenir, pas au prix de ma vie parce que Pays, tu me fais tellement chier ! Yalla, ched 7alak, el cha3eb yourid ennak t2oum ba2a !

SN - 2012


Mon Pays

Du sang gicle dans les veines des montagnes
Le ciel gris arrose de ses larmes sucrées
Arbres portant sur leurs branches martyrs, blessés
La lune se fait cent fois, la nuit noire règne.

Familles déchirées, séparées, brisées
Mer pleure le défunt, l’un de ses fils
Désespérée écume les rochers
Vent désarmé, meurt sur le sable lisse.

Pays terrassé,pays mutilé
Pays humilié, pays indigné
Pays terrorisé, pays vidé
Pays blessé, peuple déraciné.

SN - 2008





*Photo par Yara Elle Khawam

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