mardi 15 décembre 2009

L'horloge


L’horloge

Elle émet un son, un son si fébrile, un son si fragile, qui électrise mon âme. Chaque chanson, chaque parole qu’elle nous chante marque la mort d’une étincelle, c’est une sorte de compte a rebours. Une étincelle éteinte, une deuxième bâclée, une troisième déchirée, une quatrième perdue, une cinquième désespérée s’enroulent, s’enfilent et tourbillonnent autour de nous, autour de vous, jusqu'à se perdre, bruler, être engloutie par la gueule de l’éternité. A chaque étincelle éteinte, un morceau de nous est détaché, perdu a jamais, qui incruste notre esprit d’une légère empreinte, comme pour nous rappeler qu’il a un jour existé, qu’on l’a vécu, qu’on la connu. Oui vécu. Je dis bien vécu. Non, tu ne peux pas reculer. Non les dés sont déjà lancés, ton voyage dans le passé se limitera, à quelques images déchues effondrées dans ta pensée. C’est un compte a rebours, le temps est un compte a rebours, une étincelle éteinte, une deuxième bâclée, une troisième déchirée, une quatrième perdue, une cinquième désespérée. Et je me sens nue, ce sont mes pensées criées, lancées, exposées sur toi, mon cher écran d’ordinateur, et toi, tu pourrais me garder une poignée d’étincelles ? Tu pourras me coincer quelques unes dans une de tes cartes mémoires ? Parce que j’ai égaré les miennes, il y a longtemps, dans un voyage, un voyage merveilleux certes mais déchirant. . .



SN

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